Le moteur tourne. Le van roule vers Bayonne. La route file entre les pins. Pas de guichet, pas de file d’attente, pas de péage à 3,50 €. Juste la D253 qui serpente sous les chênes verts. En octobre 2025, les vanlifers choisissent ce chemin. Ils économisent 17,56 € par trajet Bordeaux-Bayonne. Ils découvrent des villages oubliés. Ils respirent loin de l’A63, l’autoroute la plus chère de France à 0,19 € le kilomètre.
Cette alternative gratuite traverse les Landes. Elle révèle des forêts dorées, des plages désertes, des auberges familiales. Elle offre un voyage plus lent mais plus vivant.
Pourquoi les vanlifers fuient l’A63
L’A63 relie Bordeaux à Bayonne en 2h15. Elle traverse 180 km de paysages monotones. Deux péages bloquent la route : Castets et Saugnac-et-Muret. Chacun coûte 3,50 € pour un van de moins de 3,5 tonnes. Le trajet complet atteint 17,56 € en 2025, selon les tarifs officiels VINCI Autoroutes.
Les conducteurs de vans refusent de payer. Ils empruntent la sortie 18 Mont-de-Marsan. Ils longent la D253 sur 8 km. Ils contournent les péages par la gauche. Ils rejoignent la D810 via Saint-Vincent-de-Tyrosse. Le trajet s’allonge de 30 km et 35 minutes. Mais il reste gratuit.
L’argent économisé finance des nuits en camping, des repas locaux, du carburant supplémentaire. Les vanlifers préfèrent dépenser pour vivre, pas pour rouler.
La route des chênes verts révèle les Landes authentiques
Cette alternative porte un nom local : le Parcours des Chênes Verts. Les Landais l’appellent ainsi depuis la privatisation de la RN10 par Bouygues en 2022. Le parcours traverse des forêts centenaires, loin des pins uniformes de l’A63. Les chênes forment une voûte verte au-dessus de la route. En octobre, les feuilles prennent des teintes cuivre et or.
Paysages qui ralentissent le temps
La D253 longe le Parc naturel régional des Landes de Gascogne. Les pins maritimes bordent la route sur 40 km. Les clairières s’ouvrent sur des étangs miroirs. À Liposthey, un chêne de 300 ans se dresse au bord de la route. Les locaux l’appellent le Chêne de la Fée. Les vanlifers s’arrêtent pour photographier ses branches tordues.
Plus au sud, la D810 dévoile la côte atlantique. Capbreton apparaît au détour d’un virage. La plage sauvage de la Grande Plaine s’étend sur 4 km. Hossegor suit, avec ses villas basco-landaises aux toits rouges. Les vagues roulent à 200 mètres de la route. L’océan sent l’iode et le sel.
Histoire gravée dans l’asphalte
La RN10 existait avant l’A63. Elle reliait Paris à Hendaye depuis 1811. Les diligences l’empruntaient au XIXe siècle. Les premiers touristes l’ont découverte en voiture dans les années 1930. En 1975, l’État a inauguré l’A63 pour accélérer le trafic. La RN10 est devenue une route secondaire. En 2022, Bouygues l’a privatisée pour des travaux.
Aujourd’hui, les départementales D253 et D810 reprennent ce tracé historique. Elles traversent 17 villages landais. Saint-Julien-en-Born, Soustons, Saint-Vincent-de-Tyrosse conservent leurs maisons à colombages. Les églises datent du XVIIe siècle. Les marchés bio se tiennent le dimanche matin. Les boulangeries familiales ouvrent depuis 1953.
Vivre le voyage sur ces routes gratuites
Les vanlifers ne traversent pas les Landes. Ils les habitent le temps d’un trajet. Les aires de stationnement gratuites bordent la route. L’Ecomusée de Marquèze propose 3 espaces de bivouac depuis octobre 2025. Capacité : 12 vans maximum. Le Château d’Abbadia réserve un parking gratuit en semaine. La Porte des Landes Ouest offre désormais des spots avec accès électrique.
Activités qui ancrent dans le territoire
La forêt landaise invite à la marche. Les sentiers balisés partent de Liposthey et Saint-Julien-en-Born. Les randonnées durent 2 à 4 heures. Les champignons poussent sous les chênes en octobre. Les cèpes, girolles et pieds-de-mouton tapissent le sol. Les locaux les ramassent à l’aube.
Les plages se visitent hors saison. L’eau atteint 19°C en septembre, 16°C en octobre. Les surfeurs profitent de vagues calmes. Les promeneurs ont les dunes pour eux seuls. Les chiens courent sans laisse.
Gastronomie qui raconte les Landes
Hossegor cache une poissonnerie familiale près du port. Elle ouvre depuis 1978. Le bar de ligne arrive à 6h du matin. Les huîtres de Capbreton coûtent 8 € la douzaine. Les restaurateurs locaux servent l’axoa, ragoût de veau aux piments d’Espelette. Le jambon de Bayonne se déguste à la tranche dans les bars à vin. Le gâteau basque termine les repas, fourré à la crème ou à la cerise noire.
Les marchés traditionnels se tiennent le dimanche à Saint-Vincent-de-Tyrosse. Les producteurs vendent des fromages Ossau-Iraty affinés 8 mois, des piments d’Espelette séchés, des vins de Jurançon. Les Landais partagent leurs recettes. Une résidente de Capbreton conseille les vanlifers depuis 5 ans. Elle leur indique la meilleure boulangerie, le meilleur spot de bivouac, le restaurant familial où manger pour 15 €.
Le plaisir d’un voyage qui prend son temps
L’A63 file à 130 km/h. Les paysages défilent sans s’imprimer. Les péages ralentissent pour mieux accélérer. La frustration monte à chaque guichet. L’autoroute promet la vitesse. Elle livre l’ennui.
La D253 impose un rythme de 70 km/h. Chaque virage dévoile une forêt, un village, un étang. Les arrêts se multiplient. Un café sur la place d’un bourg. Une photo devant le Chêne de la Fée. Un pain chaud acheté à Soustons. Le trajet devient une succession de découvertes. En octobre, l’affluence touristique chute de 82% par rapport à juillet. Les routes respirent. Les vans aussi.
Les experts en tourisme routier confirment ce constat. Selon eux, les forêts landaises offrent des conditions idéales pour le vanlife en automne. Les pluies rendent les paysages émeraude. Les plages se vident. Les chemins forestiers de l’ONF autorisent le bivouac léger. Les véhicules 4×4 naviguent mieux après les averses.
Vos questions sur les routes à péage évitées par les vans répondues
Comment contourner les péages et combien ça coûte vraiment ?
Prendre la sortie 18 Mont-de-Marsan depuis l’A63. Longer la D253 sur 8 km. Contourner l’aire de péage par la gauche. Rejoindre la D810 via Saint-Vincent-de-Tyrosse. Le parcours ajoute 35 minutes et 30 km. Il consomme 1,8 litre de carburant supplémentaire pour un van standard. Mais il économise 17,56 € de péages. Les aires de stationnement gratuites coûtent 0 €. Les hébergements en camping démarrent à 40 € la nuit. Le bilan reste largement positif.
Quelles traditions et spécialités découvrir en chemin ?
Les Fêtes de Bayonne animent la région chaque juillet. En octobre, les Rendez-vous de l’Octobre Landais proposent des dégustations de champignons, des ateliers de tissage et des concerts de guitare basque. Les marchés du dimanche vendent des produits artisanaux : cuir basque, poteries, fromages Ossau-Iraty. La gastronomie se compose d’axoa, de piperade, de jambon de Bayonne et de gâteau basque. Les piments d’Espelette relèvent tous les plats. L’accueil chaleureux des Landais marque chaque rencontre.
Pourquoi choisir ces routes plutôt que d’autres autoroutes ?
L’A63 détient le record du tarif autoroutier le plus élevé de France. L’A10 et l’A7 restent moins chères mais tout aussi monotones. Les alternatives landaises offrent des paysages préservés, un patrimoine vivant et une immersion culturelle. En octobre, l’affluence baisse de 82% par rapport à juillet. Les vans circulent sereinement. Les spots de stationnement se trouvent facilement. Comme le soulignent les voyageurs expérimentés, ces routes transforment un simple trajet en véritable aventure.
Le crépuscule enflamme le ciel au-dessus de la D810. Les pins se découpent en ombres chinoises. Le van se gare sur une aire ombragée près de Capbreton. L’odeur de l’océan se mêle à celle du pin. Un repas basque mijote sur le réchaud. Les étoiles apparaissent une à une. La route gratuite a tenu ses promesses.
